DOI

10.3917/dhs.041.0248

Document Type

Article

Publication Date

2009

Abstract

L’importance politique de l’oeuvre de Sade n’est plus à démontrer – on peut citer en exemple les analyses d’Adorno et Horkheimer sur Justine ou plus récemment le travail de Frances Ferguson sur la nature de l’action chez Sade. Colette Cazenobe a quant à elle ouvert la voie d’une lecture politique de Crébillon dans son Crébillon fils ou la politique dans le boudoir. J’aimerai ici ouvrir un autre filon dans l’interprétation des textes de Crébillon en m’appuyant sur le travail critique effectué par Roland Barthes dans son Sade, Fourrier, Loyola. En fin lecteur des implications théoriques de la fiction sadienne, Barthes décode tout un système d’enchevêtrements et de chaînes qui lient personnages dominants et dominés entre eux. En esquissant les possibilités d’une relation d’ascendance entre Crébillon et Sade, je compte montrer que cette thématique de la chaîne et du réseau s’applique à d’autres textes libertins de la même époque : aux Égarements du coeur et de l’esprit (1736), en particulier, où le narrateur Meilcour propose une réflexion sur les liens sociaux qui sous-tendent les ébats amoureux dans les cercles aristocratiques du 18e siècle. Derrière la représentation de modes de séduction et de codes sociaux propres à une certaine aristocratie se dessine une pensée complexe, de nature moraliste, qui s’interroge sur l’organisation des individus en sociétés, sur la possibilité de choix individuels et sur l’intérêt privé.

Publisher Statement

Copyright © 2009, La Découverte. This article first appeared in Revue Dix-Huitième Siècle: 41 (2009), 249-264.

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