Document Type

Book Chapter

Publication Date

1999

Abstract

Sony Labou Tansi s'est créé une réputation de maître de la parole mordante par sa dénonciation des pouvoirs abusifs de l'ère postcoloniale. Que ce soit dans le théâtre ou dans le roman, «l'enfant prodige de Brazza» use d'une verve castigatrice et d'un style incendiaire qui lui ont valu dans les lettres francophones africaines une réputation de censeur. Même si on mettait cette agressivité verbale au compte de l'afropessimisme, le malaise que la pléthore d'écrivains africains ont décrié, il se profile dans la floraison langagière de Sony une tension entre deux modes de pensée et deux philosophies complémentaires. II y a, d'une part, une ethique humaniste existentielle qui veut défendre l'Homme dans la plénitude de sa vie et de ses idéaux; d'autre part, règne chez certains personnages un désir ardent d'émerger au dessus de la mêlée. Dans cet élan que je qualifierais de centrifuge, le héros se donne pour tâche d'ériger une existence significative et de contribuer à I'édification de la société contre des forces qu'il a du mal à contenir. En général, les trames de Sony reposent sur une combinaison entre les principes d'une lutte existentielle défendables en termes sartriens et ceux qu'on dirait nietzschéens parce que reflétant la notion de volonté de puissance.

Publisher Statement

Copyright © 1999 Silex/Nouvelles du Sud. This chapter first appeared in Francophonie littéraire africaine en procès: Le destin unique de Sony Labou Tansi.

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