DOI

10.4000/contextes.4276

Document Type

Article

Publication Date

5-2009

Abstract

La critique, des deux cotés de l’Atlantique, est restée étrangement silencieuse sur le rôle central que joue le don – ainsi que la dette de gratitude qu’il instaure – dans la progression narrative du roman et le développement émotionnel de l’héroïne. Le thème du don, quand il est mentionné, reste souvent cantonné à un rôle mineur, sans qu’on ne tienne compte de son importance systémique. Anne Dugan, par exemple, remarque que Zilia décrit une société où le lien qui régit les relations interpersonnelles n’est plus lié à des principes éthiques, ce qui encourage des formes d’échange basées, plus ou moins explicitement, sur l’intérêt. Mais elle passe sous silence les mécanismes économiques et sociaux qui entraînent ce nouvel agencement des principes de l’amitié et de l’amour. Pour Downing Thomas, la multiplication des cadeaux offerts par Déterville a pour conséquence d’inscrire le corps de Zilia dans un système d’ornementation qui correspond bien à une société où règne l’apparence. Thomas invoque Marcel Mauss et les obligations cachées qui se dissimulent derrière le don, mais c’est pour insister sur l’acculturation de Zilia dans un nouvel environnement social et sur un système de libertinage où la femme est conçue et échangée comme un objet. La problématique de la générosité et de la reconnaissance est donc souvent délaissée au profit d’une lecture plus classique du texte qui insiste sur les dysfonctionnements de la société d’ordre, une lecture qui ne prend pas en compte les implications théoriques des conceptions successives du don dans le roman.

Publisher Statement

Copyright © 2009, Liège University's Département de Langues et Littératures Romanes. This article first appeared in COnTEXTES: revue de sociologie de la littérature: 5 (2009).

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